Le métier d’agent immobilier vous semble lucratif ? Vous envisagez de vous lancer sur cette voie, attiré par le rêve de liberté et de revenus élevés ? Attention : entre un nombre d’heures de travail illimité et une énorme disparité de salaires, vous pourriez être désagréablement surpris ! Car, en France, le salaire d’un agent immobilier est compris entre 865 € et 10 826 € bruts mensuels, selon la FCGA. Un fossé !
Quelles sont donc les raisons d’un tel décalage ? Est-ce que l’expérience est le seul facteur déterminant ? Ou d’autres éléments entrent-ils en jeu ?
Différences entre mandataire, négociateur ou agent immobilier
Avant de parler véritablement de salaires, il faut déjà comprendre les différentes appellations qui désignent les membres de cette profession.
Entre agent immobilier, mandataire immobilier, négociateur immobilier ou agent commercial en immobilier, vous ne savez pas vraiment qui fait quoi.
Tous participent pourtant bien à la négociation et la réalisation de transactions immobilières. Mais la différence réside principalement dans leur statut, leur niveau d’autonomie et la manière dont ils sont rémunérés.
L’agent immobilier est le professionnel qui détient une carte professionnelle délivrée par la Chambre de Commerce et d’Industrie. Cette carte l’autorise à ouvrir et gérer une agence immobilière. Il peut employer des négociateurs immobiliers pour travailler en son nom.
Le mandataire immobilier est un agent commercial en immobilier. Cet indépendant n’a pas de carte professionnelle, mais opère sous le couvert de la carte de l’agence pour laquelle il travaille. Il est rémunéré à la commission, en fonction des transactions qu’il réalise.
Le négociateur immobilier est généralement un salarié d’une agence. Il est en charge de la négociation des biens entre vendeurs et acheteurs ou locataires. Il travaille sous la responsabilité de l’agent immobilier et est rémunéré par un salaire fixe, auquel peuvent s’ajouter des commissions.
Même si les différences existent entre ces différents statuts, tous dépendent le la commission perçue pour la vente ou la location d’un bien immobilier. Et pour faire simple, je désignerai par “agent immobilier” l’ensemble de ces professionnels.
La commission : principale source de rémunération des agents immobiliers
La commission est le nerf de la guerre dans le monde de l’immobilier.
Si la loi Hoguet encadre la profession d’agent immobilier, elle ne stipule pas de pourcentage fixe concernant la commission. En réalité, c’est l’agence immobilière qui décide de ce taux, et qui doit l’afficher clairement. Il oscille généralement entre 3 % et 10 % du montant total de la vente.
Traditionnellement, c’est le vendeur qui s’acquitte de cette commission. Même si, au bout du compte, son coût se répercute, de manière indirecte, sur le prix final proposé à l’acheteur.
Prenons un exemple : si une agence applique un tarif de 6 % pour la vente d’un bien immobilier d’une valeur de 350 000 euros, cela équivaut à des frais d’agence de 21 000 € TTC.
Cette commission n’est perçue qu’au moment de la réalisation définitive de la transaction, c’est-à-dire à la signature de l’acte authentique de vente. Cela signifie que l’agent immobilier n’est rémunéré que si la vente est effectivement conclue, mettant ainsi en avant l’importance de son rôle de médiateur entre vendeurs et acheteurs.
Notez qu’en ce qui concerne la location, la situation est différente. Les frais d’agence sont beaucoup plus réglementés. En vertu de la loi Alur, ces frais sont plafonnés et varient entre 8 et 15 € par mètre carré, selon la localisation de la transaction.
À statut différent, salaire différent
Dans le secteur de l’immobilier, différentes formes de rémunération existent. Certains sont tout simplement salariés de l’agence qui les emploie. D’autres ont le statut de VRP salarié, c’est-à-dire qu’ils touchent une avance sur commission appelée minimum garanti.
Mais généralement, on constate deux modes principaux de rémunération, liés au statut du professionnel.
Salaire fixe + commission
Ce sont majoritairement les négociateurs immobiliers qui perçoivent ce genre de revenus. Un salaire fixe, établi avec l’agence au moment de la signature de son contrat, en fonction de son expérience. Et une commission qui est le véritable attrait de ce métier. Cette commission est un pourcentage des honoraires perçus par l’agence lors de la conclusion de la transaction immobilière. Elle varie habituellement entre 10 % et 30 %.
En reprenant notre exemple, sur les 21 000 € de frais d’agence, le négociateur immobilier peut espérer toucher entre 2 100 et 6 300 €. En plus de son salaire !
Commission seule
Les mandataires immobiliers, ou agents commerciaux, ne perçoivent pas de salaire fixe. Leur rémunération provient exclusivement des commissions sur les transactions qu’ils réalisent. Et c’est là que les choses deviennent particulièrement intéressantes pour eux : leur part de commission est bien plus élevée que celle des négociateurs salariés.
En effet, ils peuvent prétendre à une commission allant de 50 % à 80 % des honoraires de l’agence.
Reprenons notre exemple précédent : sur les 21 000 € de frais d’agence, un agent commercial pourrait ainsi percevoir entre 10 500 € et 16 800 €. Une somme conséquente qui illustre bien l’attrait de ce statut pour ceux qui ont le goût du risque et la confiance en leurs capacités de vente.
Car oui, pour obtenir de bons revenus dans ce métier, certaines qualités sont requises. Au-delà d’un fort esprit commercial et de bonnes compétences relationnelles, l’expérience est un atout indispensable pour atteindre de meilleurs salaires.
L’expérience : le nerf de la rémunération d’un agent immobilier
En immobilier, plus vous vendez, plus vous gagnez. C’est simple ! Mais parfois, il faut attendre plusieurs mois pour conclure sa première vente. Et ça peut être terriblement décourageant. Surtout quand vous ne percevez pas de salaire fixe.
Ne vous laissez pas abattre. Dans ce métier, l’expérience est primordiale. Donnez-vous un peu plus de temps.
L’expérience renforce les compétences de négociation de l’agent. Un agent expérimenté saura comment gérer les objections, présenter une propriété sous son meilleur jour, et obtenir le meilleur prix pour son client.
Avec l’expérience, il sait quelles stratégies de marketing fonctionnent le mieux pour différents types de propriétés et de marchés. Cela peut augmenter le nombre de ventes et réduire le temps nécessaire pour y parvenir.
Avec l’expérience, un agent immobilier acquiert une meilleure connaissance du marché local, ce qui lui permet d’évaluer les propriétés de manière plus précise et de conseiller efficacement ses clients sur les prix.
Sa confiance en lui, donne confiance aux clients, ce qui peut conduire à des mandats exclusifs, où l’agent est le seul autorisé à vendre une propriété, garantissant ainsi sa commission.
Au fil des années, un agent établit un vaste réseau de contacts, incluant d’autres agents, des notaires, des banquiers et des clients potentiels. Ce réseau peut générer des recommandations et des opportunités de vente.
Avec une réputation établie et une expertise reconnue, certains agents peuvent justifier de commissions plus élevées, en particulier pour les propriétés haut de gamme.
D’ailleurs, certains se spécialisent dans les propriétés de luxe, les investissements immobiliers, ou les propriétés commerciales, qui peuvent offrir des commissions plus élevées.
En clair, l’expérience enrichit l’expertise de l’agent immobilier, renforce sa crédibilité sur le marché, et lui offre des outils et des compétences qui peuvent directement augmenter ses revenus et ses commissions.
D’autres facteurs déterminants du salaire d’un agent immobilier
D’autres éléments influencent considérablement le salaire d’un agent immobilier.
D’abord, le secteur géographique dans lequel il opère. Dans les zones où les prix de l’immobilier sont élevés, les commissions perçues sont naturellement plus importantes.
Ensuite, la réputation et la taille de l’agence immobilière sont également déterminantes. Intégrer une grande agence, reconnue, permet d’avoir accès à un portefeuille de biens et de clients plus conséquent, augmentant ainsi les opportunités de commission.
Et n’oublions pas la conjoncture économique ! Car malheureusement, avec les taux d’intérêt actuels, les agents immobiliers traversent une période délicate.
Alors avec tous ces éléments mis bout à bout, entre les différences de statut et d’expérience, il est tout à fait compréhensible que les salaires des agents immobiliers soient aussi disparates.
Et puis, dans ce métier, les mois se suivent et ne se ressemblent pas toujours…